INEDIT et en avant-première
au Liban
Dimanche 26 Aout - 20h
METROPOLIS EMPIRE SOFIL
LES
ENFANTS DE BELLE VILLE
Akbar est jeune, il vient
d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son
exécution dans une prison
de Téhéran, son
meilleur ami et sa sœur
vont tenter d’obtenir
le pardon du
père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à
son destin.
ASGHAR FARHADI,
AUTEUR-REALISATEUR
Né en 1972 à Ispahan (Iran),
Asghar Farhadi se découvre, tout au long de sa scolarité, une fibre artistique
qui le pousse à
pratiquer l’écriture, à
s’immerger dans l’univers
du théâtre et
du cinéma. Après
avoir intégré l’Institut du Jeune
Cinéma, il poursuit son parcours à l’université de Téhéran, d’où il sort
diplômé en 1998 avec une maîtrise de mise en scène. Le bilan de ces dix ans de
formation est déjà imposant : tournage de six courts-métrages, scénarios et
réalisation de deux séries pour la télévision. En 2001, les portes du cinéma
s’entrouvrent grâce à Ebrahim Hatamikia avec lequel il coécrit le scénario de
son film, LOW HEIGHTS (Ertefae Past), chronique du Sud-Ouest de l’Iran qui
reçoit un bel accueil critique et public. L’occasion rêvée pour Asghar Farhadi
de se lancer dans le long métrage.
C’est ainsi qu’en 2003 sort DANSE AVEC LA POUSSIERE
(Raghss Dar Ghobar), où il conte les mésaventures de Nazar, contraint de
divorcer de sa femme et de partir chasser le serpent dans le désert, afin de
rembourser ses dettes envers sa belle-famille.
Prix Spécial du
Jury au Festival
du Film de
Fajr (Téhéran), le
film voyage avec
succès, récompensé notamment lors du Festival International du Film de
Moscou.
Un an plus tard, LES ENFANTS
DE BELLE VILLE (Shah-re Ziba) suit la même trajectoire : en abordant les
dérives du système judiciaire iranien à travers l’histoire d’un adolescent
condamné à mort, le film est de nouveau récompensé au Festival de Fajr avant
d’émouvoir au-delà de ses frontières (Grand Prix du Festival International du
Film de Varsovie).
Avec LA FETE DU FEU (Chahar
shanbeh souri), le public français découvre pour la première fois en salles
l’œuvre du cinéaste.
Entre marivaudage et
drame, cette autopsie
d’une crise conjugale
dont une aide-ménagère devient témoin consacre la
singularité de l’auteur. Le film est applaudi en Iran, avec trois prix dont
celui du Meilleur Réalisateur au Festival de Fajr, comme à l’étranger, avec le
Gold Hugo du Meilleur Film au Festival International du Film de Chicago et le
Prix du Scénario au Festival des 3 Continents de Nantes.
Réalisateur et
scénariste prolixe, Asghar
Farhadi s’est peu
à peu entouré
d’une famille d’acteurs,
dont Taraneh Alidoosti qu’il retrouve pour la troisième fois avec A
PROPOS D’ELLY... (Darbareye Elly) dont elle interprète le rôle-titre. Suspense
psychologique et choral, le film a séduit public et critique iraniens, puis
fait forte impression au Festival de Berlin (Ours d’Argent du Meilleur
Réalisateur), aux Etats-Unis (Meilleur Film
au Festival de
Tribeca) et en
France où, porté
par une presse
enthousiaste, il rassemble
125.000 spectateurs.
Avec UNE SEPARATION (Jodaeiye
Nader az Simin), Asghar Farhadi retrouve certains de ses comédiens de A PROPOS
D’ELLY... comme Peyman
Moadi (dans le
rôle de Nader),
Shahab Hosseini (dans
celui de Hodjat) ou
encore Merila Zarei
qui interprète Madame
Ghahraei, la professeur
de Termeh, elle-même interprétée par la propre fille du
réalisateur, Sarina Farhadi.
Après avoir obtenu les prix
les plus prestigieux au Festival du Fajr, UNE SEPARATION a été multi-primé au
Festival de Berlin 2011, où il a remporté l’Ours d’Or du Meilleur Film, l’Ours
d’Argent de la Meilleure Actrice pour l’ensemble des interprètes féminines, et
l’Ours d’Argent du Meilleur Acteur pour l’ensemble des interprètes masculins
ainsi que le prix du Jury OEcuménique et le prix des lecteurs du Morgen Post.
Ce n'est que le début d'une prestigieuse lignée de récompenses, puisque le film
remporte plus de 70 prix de par le monde, parmi lesquels le Golden Globe du meilleur
film étranger, le César du meilleur film étranger, sans oublier l'Oscar du
meilleur film en langue étrangère. UNE
SEPARATION s'est vendu
dans le monde
entier et connaît un
succès planétaire, avec
des résultats inégalés pour un
film iranien. Il réalise un nombre d'entrées historique en France, totalisant
un million de spectateurs. Aux Etats-Unis, où il est sorti en décembre 2012, il
est en train d'avoisiner les résultats des plus grands succès de films
étrangers sortis sur ce territoire.
Pour son
prochain film, dont
le scénario a
reçu le prix
MEDIA de l’Union
Européenne, Asghar Farhadi tournera à Paris, en français, avec notamment
Marion Cotillard et Tahar Rahim. Le début du tournage est prévu pour l'automne
2012.
ENTRETIEN AVEC ASGHAR FARHADI
LES ENFANTS DE BELLE VILLE
est le deuxième long métrage que vous avez réalisé après DANSE AVEC LA
POUSSIERE et avant LA FETE DU FEU. Vous parlez à son propos de « guerre du bien
contre le bien ». Pouvez-nous en dire un peu plus ?
Le film raconte la
confrontation de deux familles à propos d'un meurtre sans que personne ne
puisse jamais se prononcer en faveur de l’une ou de l’autre de ces familles.
Mon idée était ainsi de montrer que la frontière entre le
bien et le
mal n'existe pas,
que nous ne
possédons pas forcément
assez d’éléments pour
pouvoir dessiner cette frontière. C’est en ce sens qu’il est question de
ce que j’appelle « la guerre du bien contre le bien ».
Le film parle aussi du prix à
payer pour gagner sa liberté, en l’occurrence le prix du sang…
Le prix
du sang est
un principe très complexe
du système juridique
iranien. Concrètement, et
de manière assez simpliste, il
s’agit d’une sorte de dédommagement que l'auteur d’un crime peut payer à la
famille de sa victime afin de se libérer de sa peine.
Mais le prix du sang n’a
jamais été le sujet principal des ENFANTS DE BELLE VILLE. Il ne s’agissait pas
pour moi de condamner cette pratique, mais de m’interroger à son propos. C’est
d’ailleurs cette méthode du questionnement
– poser des
questions plutôt que
donner des réponses
- que j'ai gardée
dans mes films suivants. Je pense que c’est la
meilleure façon d’aborder des sujets qui peuvent s’avérer complexes.
Vous esquissez
une histoire d’amour
entre le héros
et la sœur
de son meilleur
ami qui apparaît d’ailleurs comme
une jeune femme
plutôt émancipée : elle
fume, elle boit,
elle assume d'avoir
été mariée, d'avoir des relations amicales avec un autre homme…
Quand je compare LES ENFANTS
DE BELLE VILLE à mes autres films, et même à ce que j’ai écrit pour le théâtre
et la télévision, j’ai le sentiment que l’amour n’a jamais été aussi présent.
C'est pourtant une histoire très étrange, en ce sens que l’amour est impossible
entre les deux personnages, mais eux-mêmes poussent à y croire et à penser que
tout est possible. Et même s’ils se séparent à la fin, je suis persuadé que
cette histoire restera gravée dans leurs cœurs.
Comment avez-vous choisi les
deux jeunes comédiens qui interprètent Akbar et Firoozeh ?
Le rôle d’Akbar a été
difficile à attribuer. J'ai beaucoup cherché, j'ai vu environ une centaine de
garçons qui s’approchaient de l'âge et du physique de ce que j’avais en tête
pour ce rôle, mais aucun ne me satisfaisait. Je me souviens que j’étais
complètement déprimé, je me disais que je ne trouverais jamais ce
personnage-là. Le temps pressait et
je devais partir
en voyage, et
c’est à l'aéroport, avant de prendre
un vol pour
la Corée, qu’un jeune homme s'est
présenté, on lui avait dit où j’étais et ce que je cherchais. Quand je l'ai vu,
j’ai tout de suite compris
qu’il correspondait à
l’idée que je
m’étais fait d’Akbar,
y compris le
ton de sa
voix. A l’inverse, pour le rôle
de Firoozeh, j’ai pensé immédiatement à Taraneh Alidoosti même si à l’époque
elle n'avait pas beaucoup d'expérience comme comédienne. Elle avait seulement
joué dans un film qui avait eu beaucoup de succès en Iran.
Vous avez ensuite retrouvé
Taraneh Alidoosti sur LA FETE DU FEU et A PROPOS D’ELLY…
J'ai l'impression
avec le recul qu’elle a
incarné plusieurs facettes
d'un même et
unique personnage à
trois moment de sa vie : il y a les balbutiements d’une histoire d’amour
dans LES ENFANTS DE BELLE VILLE, puis un mariage – du moins assistons-nous aux
préparatifs – dans LA FETE DU FEU, et les prémices d’une rupture et l’espoir
d’une nouvelle vie dans A PROPOS D’ELLY...
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