Tuesday, August 7, 2012

AVANT-PREMIERE Les enfants de Belle Ville d’Asghar Farhadi

INEDIT et en avant-première au Liban
 Dimanche 26 Aout - 20h
METROPOLIS EMPIRE SOFIL


LES ENFANTS DE BELLE VILLE

Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans  une  prison  de  Téhéran,  son  meilleur  ami  et  sa  sœur  vont  tenter  d’obtenir  le  pardon  du  père  de  sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin.

 



ASGHAR FARHADI, AUTEUR-REALISATEUR

Né en 1972 à Ispahan (Iran), Asghar Farhadi se découvre, tout au long de sa scolarité, une fibre artistique qui le  pousse  à  pratiquer  l’écriture,  à  s’immerger  dans  l’univers  du  théâtre  et  du  cinéma.  Après  avoir  intégré l’Institut du Jeune Cinéma, il poursuit son parcours à l’université de Téhéran, d’où il sort diplômé en 1998 avec une maîtrise de mise en scène. Le bilan de ces dix ans de formation est déjà imposant : tournage de six courts-métrages, scénarios et réalisation de deux séries pour la télévision. En 2001, les portes du cinéma s’entrouvrent grâce à Ebrahim Hatamikia avec lequel il coécrit le scénario de son film, LOW HEIGHTS (Ertefae Past), chronique du Sud-Ouest de l’Iran qui reçoit un bel accueil critique et public. L’occasion rêvée pour Asghar Farhadi de se lancer dans le long métrage.
 C’est ainsi qu’en 2003 sort DANSE AVEC LA POUSSIERE (Raghss Dar Ghobar), où il conte les mésaventures de Nazar, contraint de divorcer de sa femme et de partir chasser le serpent dans le désert, afin de rembourser ses dettes envers sa belle-famille.  Prix  Spécial  du  Jury  au  Festival  du  Film  de  Fajr  (Téhéran),  le  film  voyage  avec  succès, récompensé notamment lors du Festival International du Film de Moscou.
Un an plus tard, LES ENFANTS DE BELLE VILLE (Shah-re Ziba) suit la même trajectoire : en abordant les dérives du système judiciaire iranien à travers l’histoire d’un adolescent condamné à mort, le film est de nouveau récompensé au Festival de Fajr avant d’émouvoir au-delà de ses frontières (Grand Prix du Festival International du Film de Varsovie).
Avec LA FETE DU FEU (Chahar shanbeh souri), le public français découvre pour la première fois en salles l’œuvre  du  cinéaste.  Entre  marivaudage  et  drame,  cette  autopsie  d’une  crise  conjugale  dont  une  aide-ménagère devient témoin consacre la singularité de l’auteur. Le film est applaudi en Iran, avec trois prix dont celui du Meilleur Réalisateur au Festival de Fajr, comme à l’étranger, avec le Gold Hugo du Meilleur Film au Festival International du Film de Chicago et le Prix du Scénario au Festival des 3 Continents de Nantes.
Réalisateur  et  scénariste  prolixe,  Asghar  Farhadi  s’est  peu  à  peu  entouré  d’une  famille  d’acteurs,  dont Taraneh Alidoosti qu’il retrouve pour la troisième fois avec A PROPOS D’ELLY... (Darbareye Elly) dont elle interprète le rôle-titre. Suspense psychologique et choral, le film a séduit public et critique iraniens, puis fait forte impression au Festival de Berlin (Ours d’Argent du Meilleur Réalisateur), aux Etats-Unis (Meilleur Film  au  Festival  de  Tribeca)  et  en  France  où,  porté  par  une  presse  enthousiaste,  il  rassemble  125.000 spectateurs.
Avec UNE SEPARATION (Jodaeiye Nader az Simin), Asghar Farhadi retrouve certains de ses comédiens de A  PROPOS  D’ELLY...  comme  Peyman  Moadi  (dans  le  rôle  de  Nader),  Shahab  Hosseini  (dans  celui  de Hodjat)  ou  encore  Merila  Zarei  qui  interprète  Madame  Ghahraei,  la  professeur  de  Termeh,  elle-même interprétée par la propre fille du réalisateur, Sarina Farhadi.
Après avoir obtenu les prix les plus prestigieux au Festival du Fajr, UNE SEPARATION a été multi-primé au Festival de Berlin 2011, où il a remporté l’Ours d’Or du Meilleur Film, l’Ours d’Argent de la Meilleure Actrice pour l’ensemble des interprètes féminines, et l’Ours d’Argent du Meilleur Acteur pour l’ensemble des interprètes masculins ainsi que le prix du Jury OEcuménique et le prix des lecteurs du Morgen Post. Ce n'est que le début d'une prestigieuse lignée de récompenses, puisque le film remporte plus de 70 prix de par le monde, parmi lesquels le Golden Globe du meilleur film étranger, le César du meilleur film étranger, sans oublier l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. UNE  SEPARATION  s'est  vendu  dans  le  monde  entier et  connaît  un  succès  planétaire,  avec  des  résultats inégalés pour un film iranien. Il réalise un nombre d'entrées historique en France, totalisant un million de spectateurs. Aux Etats-Unis, où il est sorti en décembre 2012, il est en train d'avoisiner les résultats des plus grands succès de films étrangers sortis sur ce territoire.
Pour  son  prochain  film,  dont  le  scénario  a  reçu  le  prix  MEDIA  de  l’Union  Européenne,  Asghar  Farhadi tournera à  Paris, en français, avec notamment Marion  Cotillard et Tahar Rahim. Le  début du tournage est prévu pour l'automne 2012.

ENTRETIEN AVEC ASGHAR FARHADI

LES ENFANTS DE BELLE VILLE est le deuxième long métrage que vous avez réalisé après DANSE AVEC LA POUSSIERE et avant LA FETE DU FEU. Vous parlez à son propos de « guerre du bien contre le bien ». Pouvez-nous en dire un peu plus ?
Le film raconte la confrontation de deux familles à propos d'un meurtre sans que personne ne puisse jamais se prononcer en faveur de l’une ou de l’autre de ces familles. Mon idée était ainsi de montrer que la frontière entre  le  bien  et  le  mal  n'existe  pas,  que  nous  ne  possédons  pas  forcément  assez  d’éléments  pour  pouvoir dessiner cette frontière. C’est en ce sens qu’il est question de ce que j’appelle « la guerre du bien contre le bien ».
Le film parle aussi du prix à payer pour gagner sa liberté, en l’occurrence le prix du sang…
Le  prix  du  sang  est  un  principe très  complexe  du  système  juridique  iranien.  Concrètement,  et  de  manière assez simpliste, il s’agit d’une sorte de dédommagement que l'auteur d’un crime peut payer à la famille de sa victime afin de se libérer de sa peine.
Mais le prix du sang n’a jamais été le sujet principal des ENFANTS DE BELLE VILLE. Il ne s’agissait pas pour moi de condamner cette pratique, mais de m’interroger à son propos. C’est d’ailleurs cette méthode du questionnement  –  poser  des  questions  plutôt  que  donner  des  réponses  - que  j'ai  gardée  dans  mes  films suivants. Je pense que c’est la meilleure façon d’aborder des sujets qui peuvent s’avérer complexes.
Vous  esquissez  une  histoire  d’amour  entre  le  héros  et  la  sœur  de  son  meilleur  ami  qui  apparaît d’ailleurs  comme  une  jeune  femme  plutôt  émancipée :  elle  fume,  elle  boit,  elle  assume  d'avoir  été mariée, d'avoir des relations amicales avec un autre homme…
Quand je compare LES ENFANTS DE BELLE VILLE à mes autres films, et même à ce que j’ai écrit pour le théâtre et la télévision, j’ai le sentiment que l’amour n’a jamais été aussi présent. C'est pourtant une histoire très étrange, en ce sens que l’amour est impossible entre les deux personnages, mais eux-mêmes poussent à y croire et à penser que tout est possible. Et même s’ils se séparent à la fin, je suis persuadé que cette histoire restera gravée dans leurs cœurs.
Comment avez-vous choisi les deux jeunes comédiens qui interprètent Akbar et Firoozeh ?
Le rôle d’Akbar a été difficile à attribuer. J'ai beaucoup cherché, j'ai vu environ une centaine de garçons qui s’approchaient de l'âge et du physique de ce que j’avais en tête pour ce rôle, mais aucun ne me satisfaisait. Je me souviens que j’étais complètement déprimé, je me disais que je ne trouverais jamais ce personnage-là. Le temps  pressait et je  devais  partir  en  voyage,  et  c’est   à  l'aéroport, avant  de prendre  un  vol  pour  la  Corée, qu’un jeune homme s'est présenté, on lui avait dit où j’étais et ce que je cherchais. Quand je l'ai vu, j’ai tout de  suite  compris  qu’il  correspondait  à  l’idée  que  je  m’étais  fait  d’Akbar,  y  compris  le  ton  de  sa  voix.  A l’inverse, pour le rôle de Firoozeh, j’ai pensé immédiatement à Taraneh Alidoosti même si à l’époque elle n'avait pas beaucoup d'expérience comme comédienne. Elle avait seulement joué dans un film qui avait eu beaucoup de succès en Iran.
Vous avez ensuite retrouvé Taraneh Alidoosti sur LA FETE DU FEU et A PROPOS D’ELLY…
J'ai  l'impression  avec le  recul  qu’elle a  incarné plusieurs facettes  d'un  même  et  unique  personnage  à  trois moment de sa vie : il y a les balbutiements d’une histoire d’amour dans LES ENFANTS DE BELLE VILLE, puis un mariage – du moins assistons-nous aux préparatifs – dans LA FETE DU FEU, et les prémices d’une rupture et l’espoir d’une nouvelle vie dans A PROPOS D’ELLY...
 







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